L’œuvre Entre deux Mondes montre un personnage vu d’en bas, avec la tête légèrement penchée vers l’arrière et les yeux fermés. Sa posture évoque à la fois un certain lâcher-prise et une sensation d’élévation. Le corps, entièrement en gris froid, semble figé, presque comme une statue. En contraste, la tête brille d’une lumière douce et chaude, avec des couleurs allant du rose à l’orange et au blanc, ce qui crée une coupure nette entre le bas et le haut du personnage.
Un cercle lumineux traverse la tête en diagonale : il représente un attrape-rêves stylisé. De ce cercle pendent des plumes qui passent du violet foncé au rose clair. Les cheveux, dessinés en formes légères et ondulées, se mélangent presque à la lumière, ce qui renforce l’idée d’un passage vers un autre monde. L’arrière-plan est entièrement blanc, ce qui isole la figure et donne une impression de flottement, comme si le personnage était suspendu hors du temps.
Cette œuvre parle du moment fragile entre le rêve et la réalité. Elle montre ce sentiment étrange que l’on peut parfois se sentir plus vivant dans ses rêves que dans la vraie vie. Le corps gris et immobile représente le quotidien : un monde lourd, rempli de règles, de déceptions ou de douleurs. À l’inverse, la tête pleine de lumière symbolise l’univers intérieur, celui des pensées profondes, des émotions et des rêves un espace où l’on retrouve chaleur, mouvement et clarté.
L’attrape-rêves ne sert pas ici à chasser les cauchemars, mais à marquer le passage entre l’état d’éveil et celui du rêve. Les plumes, qui passent du violet au rose, représentent un voyage intérieur. Le violet évoque le mystère, l’intuition, la profondeur des rêves, tandis que le rose apporte une sensation de tendresse, de réconfort et de calme. Ce dégradé de couleurs symbolise une transformation : comme si s’endormir permettait de renaître émotionnellement.
Au lieu de dire que le rêve est moins réel que la vie, l’œuvre invite à renverser cette idée. Et si, au fond, le rêve était le lieu le plus authentique ? Celui où l’on se retrouve vraiment, où l’on devient lumière et couleur, loin des lourdeurs de la réalité.