Explication :
Le petit garçon incarne la fragilité, la vulnérabilité, et surtout la sensation d’être constamment surveillé ou jugé. Son attitude suggère qu’il cherche à se protéger ou à se cacher, mais il ne peut échapper à cette présence oppressante autour de lui. Cela peut symboliser le sentiment d’isolement ou d’insécurité face à un environnement qui semble toujours l’observer.
Les yeux sont un symbole puissant de l’obsession, représentant le regard constant, l’attention oppressante ou le contrôle. Ils sont multiples et entourent le garçon, ce qui peut donner l’impression que l’attention des autres est inévitable et impossible à échapper. Cela reflète une sorte de paranoïa, où l’on se sent constamment observé, jugé, ou surveillé, même dans ses moments les plus intimes.
Dans ce contexte, l’obsession peut être celle des autres, qui s’intéressent de manière intrusive à la vie du garçon, ou celle du garçon lui-même, obsédé par l’idée qu’il est toujours sous le regard des autres. Cela renvoie au phénomène d’auto-surveillance, où l’on devient obsédé par l’idée de correspondre aux attentes des autres, ou bien à une obsession sociale, où l’attention des autres devient une prison mentale.
Le fait que le garçon soit dans un coin d’une pièce ajoute un sentiment de claustrophobie, d’être coincé ou piégé. Cela peut symboliser la nature asphyxiante de l’obsession, qui ne laisse aucun espace pour échapper à ce regard permanent.
Projet d’exposition :
La production est installée dans une salle aux dimensions volontairement restreintes, d’environ 3 mètres sur 3, avec des murs gris anthracite qui accentuent le caractère oppressant de l’espace. Les spectateurs, en entrant dans cette pièce, sont immédiatement confrontés à une sensation de confinement, renforcée par les perspectives de la production elle-même. Les murs semblent se resserrer autour d’eux, et les regards dessinés sur la production dominent l’espace, donnant l’impression que chaque mouvement est surveillé. Cette proximité physique entre les spectateurs et les éléments visuels amplifie l’effet d’angoisse, comme si l’on entrait dans une zone de tension palpable.
La production, placée stratégiquement dans un angle de la pièce, est à hauteur des yeux, ce qui crée un effet miroir. Le spectateur, en étant observé par ces yeux stylisés, se retrouve à son tour dans la position de l’observé. L’ambiance sonore de la salle est quasi inexistante, avec juste un léger bourdonnement, créant une atmosphère de vide qui laisse place à l’introspection. Le sol, légèrement incliné vers le coin où se trouve le personnage central de la production, oblige les visiteurs à réajuster leur posture, les plaçant dans un état de déséquilibre subtil. En sortant, ils emportent avec eux le souvenir d’une surveillance silencieuse et du poids du regard collectif.