L’œil symboliquement est souvent associé à la connaissance, à la vision intérieure et à la sagesse. Quand on dessine un œil, on peut évoquer à la fois la capacité à observer le monde extérieur, mais aussi à se plonger dans l’introspection, dans la compréhension de soi. Dans mon concept, l’œil formé par le casque de l’astronaute n’est pas seulement une fenêtre ouverte sur l’univers, mais une invitation à explorer l’intérieur de l’être, à travers ce que l’astronaute perçoit.
L’astronaute, dans son rôle d’explorateur de l’espace, symbolise habituellement le voyage dans l’inconnu extérieur, mais ici, en intégrant l’œil, il signifie un voyage dans l’inconnu intérieur. La combinaison de ces deux dimensions et je pense que cela crée une dynamique intéressante : l’exploration de l’univers reflète l’exploration des profondeurs de la conscience humaine.
Ma démarche à travers cette production qui est un dessin au crayon de papier qui représente un œil, et qui se poursuit dans un style numérique plus sombre, illustre cette tension entre l’extérieur (l’univers) et l’intérieur (la conscience ou l’âme). L’œil est à la fois le reflet de ce que l’astronaute voit dans l’infinité de l’espace et une métaphore de la quête intérieure. L’astronaute, qui explore l’infini cosmique, fait face à une immensité qui pourrait également symboliser la vastitude de l’esprit ou de la conscience humaine. En outre, le vide de l’espace extérieur pourrait être une métaphore du « vide » intérieur, cet espace de l’âme que l’on cherche à comprendre et à remplir de sens.
Dans ma production l’astronaute ne serait pas seulement un explorateur de l’espace, mais un miroir de chaque spectateur, de l’artiste lui-même. L’œil, en tant que miroir, reflète à la fois le monde extérieur et le monde intérieur. On pourrait y voir un parallèle avec l’idée que, lorsque l’on explore des territoires inconnus (comme l’espace), on en apprend aussi beaucoup sur soi-même. Cette exploration est double : en cherchant à comprendre le vaste univers, l’humanité se questionne aussi sur sa propre place.
L’astronaute qui est isolé dans l’espace, devient comme une métaphore de l’individu qui, seul dans ses pensées, navigue dans ses propres interrogations existentielles. Et je m’identifie beaucoup à cette production. Ensuite le casque en forme d’œil enferme l’astronaute dans sa propre vision de l’univers et de lui-même, ce qui transforme cette exploration extérieure en une quête intérieure de sens et de compréhension.
Projet d’exposition :
« Le regard cosmique : exploration de l’intérieur et de l’extérieur »
La première salle serait en forme de cône, dans l’idée que le bout de se couloir soit de plus en plus étroit, plonge les visiteurs dans l’univers cosmique. Le visiteur débute son voyage en tant qu’astronaute, contemplant l’infini.
Dès l’entrée, le visiteur est plongé dans une ambiance où le silence ou des sons très légers (comme des bruits d’espace ou de légers souffles d’air) le préparent à la rencontre avec l’œuvre. Des projections numériques de galaxies et de nébuleuses enveloppent le public, évoquant la solitude et la majesté du vide spatial. L’espace est volontairement épuré, pour accentuer l’idée d’un passage vers une autre dimension, comme si le spectateur entrait dans une capsule spatiale ou dans sa propre conscience. La salle principale est le cœur de l’exposition. Au centre, le dessin est mis en scène de manière à créer un espace contemplatif. Celui-ci est accrochée sur un mur isolé, illuminé par une lumière douce et plutôt chaude mais précise, créant un jeu d’ombre et de lumière pour faire ressortir les deux techniques (crayon et numérique) et leur continuité. Dans l’idéale le dessin ferait deux mètres de hauteur sur un mètre de largeur, ainsi le spectateur serait face à cet astronaute et cet œil imposant, pour que la dimension introspective l’impacte d’avantage. Cette pièce d’environ 40m2 en forme de cercle aurait des murs sombres et neutres (gris, noir ou bleu nuit), pour que toute l’attention soit captée par l’œuvre. L’éclairage est subtil, concentré sur l’œuvre pour créer un clair-obscur qui évoque le vide spatial. L’espace est vide autour de l’œuvre, pour offrir au spectateur une pleine immersion et la possibilité de l’observer sous différents angles, à distance et de près. Au sol, des sièges ou des coussins disposés qui permettent au public de s’asseoir et de passer du temps à contempler l’œuvre. L’idée est d’encourager une réflexion lente et profonde.
Il y aurait des projections murales discrètes, montrant des détails agrandis de l’œil et de son dessin numérique, avec des animations lentes qui montrent la transition entre les deux techniques. Ces projections ne distraient pas. Un son léger (inspiré de l’espace, des battements de cœur ou des souffles d’air), accompagne la contemplation, immergeant le spectateur dans une sensation d’isolement, comme si lui aussi portait le casque de l’astronaute et observait le monde à travers cet œil.