Pour cette production, j’ai choisi de travailler à partir de ma propre histoire, en mettant au centre les trois femmes les plus importantes de ma vie : ma mère, ma sœur et ma grand-mère. Ce sont des femmes que j’aime, que j’admire profondément, et qui m’ont transmis, chacune à leur manière, une part de ce que je suis aujourd’hui. Elles représentent trois générations, trois vécus différents, mais aussi une même force : celle de se relever, de continuer malgré les épreuves, de transmettre.
Je les ai photographiées en noir et blanc, un choix volontaire pour donner une certaine unité visuelle et symbolique. Le noir et blanc donne un aspect intemporel, presque mémoriel aux images. Cela renforce l’idée que leurs histoires ne sont pas seulement personnelles, mais aussi universelles, qu’elles font écho à d’autres histoires de femmes. De plus cela accentue les marques et cicatrices des corps photographiés. Une fois les photos imprimées, j’ai effectué un geste fort : je les ai déchirées. C’était pour moi une façon de casser leur image figée, presque sacrée à mes yeux, de briser l’apparence lisse pour aller chercher ce qu’il y a derrière : les failles, les blessures, mais aussi les ressources cachées. La déchirure, c’est la violence de ce qu’on traverse dans la vie, les ruptures, les douleurs… mais c’est aussi une étape nécessaire avant la reconstruction. À partir des morceaux déchirés, j’ai recomposé des corps hybrides, en mêlant des fragments de chacune. J’ai créé des figures presque surréalistes, comme dans un rêve ou un souvenir déformé. Ces corps recomposés sont étranges, mais aussi puissants. Ils montrent que l’identité n’est jamais simple ni uniforme, qu’elle est faite de morceaux, de transmissions, de cicatrices et de choix. En faisant cela, je me représente moi-même : je suis la plus jeune, et donc faite de ces trois femmes, de leurs histoires, de leurs forces, de leurs douleurs. Je suis un mélange, un puzzle vivant. Mon corps, mon histoire, mon identité sont composés de fragments de féminin pluriel, de récits croisés, de paroles transmises entre générations. J’admire ces femmes tout comme je les déchire pour me construire moi, la femme que j’ai envie d’être.
Ce travail est donc à la fois intime et universel. Il parle de la mémoire du corps, du lien familial, mais aussi de la transmission entre femmes. Il s’inscrit dans une réflexion plus large sur la place des femmes dans nos vies, sur leur force, sur ce qu’elles nous donnent sans toujours le dire. Chaque déchirure est une blessure, mais aussi une ouverture. Chaque collage est une tentative de réunir, de transformer, de rendre hommage. Avec cette production, j’ai voulu dire que même les morceaux brisés peuvent créer quelque chose de beau, de fort, et de profondément personnel.
Cette production est faites à la gouache, elle explore la tension permanente entre l’érotisme et la souffrance que ressente les femmes dans leurs quotidien, révélée par une composition contrastée et symbolique. Le corps de femme, sans visage, occupe le centre de la scène. Des positions ambiguës, au sol, ou peut-être en train de ramper, exprime une forme de vulnérabilité autant qu’une puissance contenue. Leur anonymat renforce l’universalité du vécu : elle pourraient être toute femme, ou la femme en tant qu’idée.
Les formes du corps sont rondes, douces, sensuelles, mais tranchent avec l’environnement structuré, presque rigide, fait de formes plus géométriques. Cette opposition incarne une des principales tensions de la production : celle de la chair contre la structure, peut être peut on y voir l’hostilité des femmes face au monde construit par l’homme. Mais aussi du désir contre la douleur, de la liberté contre l’assignation. Les cheveux, traités comme une matière vivante, envahissent l’espace. Ils débordent, s’enroulent, se répandent. Ils sont comme un cri muet, une révolte silencieuse qui s’exprime par la profusion. La palette est volontairement restreinte : une seule couleur déclinée en nuances, du plus clair au plus profond et se mêle au noir et blanc, créant un jeu de contrastes à la fois subtil et brutal. Les dégradés accentuent le sentiment de glissement entre les états : entre extase et agonie. La gouache, par sa texture opaque et ses possibilités de superpositions, permet de créer ces zones de tension et de flou où les émotions se confondent. Elle participe pleinement à l’effet de déchirure qui traverse la production : une déchirure symbolique autant que formelle, entre douceur et brutalité, entre attirance et malaise. On pourrait presque avoir la sensation d’une fuite. Qu’elle tente d’échapper tant bien que mal à quelqu’un ou quelque chose avec difficulté : en rampant. Cela laisse au spectateur le choix. Il peut voir la subtilité des deux émotions exprimées. Mais aussi seulement la beauté d’une sensualité féminine où la souffrance exacerbée des femmes, un sentiment d’inconfort…
Dans les deux cas cela ramène la femme à la condition qui lui ai imposé. Bouc émissaire de la société, bâillonnée, mais également objet de fantasmes.
Dans cette production, j’ai voulu représenter le féminin dans toute sa pluralité, en créant une figure universelle. Il s’agit d’une femme assise sur un fauteuil, réalisée en argile brute. Sa posture est ambigüe, ouverte à plusieurs interprétations, et c’est précisément ce qui m’intéressait : qu’elle puisse refléter autant de sentiments que le spectateur est capable d’y projeter. Le personnage est entièrement rouge, une couleur forte, chargée de contrastes émotionnels. Elle peut évoquer la passion comme la douleur, la colère comme l’amour, la vie comme la mort. Ainsi, selon les regards, on peut y percevoir la patience comme l’impatience, la tranquillité comme l’angoisse, l’amour comme le désespoir, la tristesse comme la mélancolie, ou au contraire, l’apaisement et le bonheur. Cette ambiguïté crée une forme de familiarité émotionnelle : peu importe ce que traverse la personne qui regarde, elle peut se reconnaître dans cette figure. La femme n’a pas de visage, un choix volontaire pour renforcer l’universalité de la figure. Elle pourrait être n’importe qui, n’importe quelle femme, dans n’importe quelle époque. Le fait qu’elle soit assise sur un fauteuil neutre, sans couleur, donne à la scène un aspect figé, presque hors du temps, comme une pause dans l’intensité d’un moment émotionnel. Le contraste entre le fauteuil pâle et le corps rouge met encore plus en valeur le personnage central. J’ai travaillé l’argile de manière brute et texturée, sans chercher la perfection ni la finition lisse. Je voulais que la matière elle-même transmette une forme de brutalité et de sincérité, en écho aux émotions traversées. Le corps est imparfait, mais expressif. C’est cette imperfection qui le rend vivant et touchant.
Enfin, les cheveux ont une place importante dans cette sculpture. Comme dans ma deuxième production, ils sont porteurs de sens. Ils symbolisent un féminin qui cherche à s’exprimer, à s’émanciper, à exister autrement que dans les normes imposées. Les formes libres, presque organiques, des cheveux traduisent une expression intérieure qui dépasse le langage. Cette sculpture est donc à la fois un portrait de femme et un miroir émotionnel, un espace de projection pour chaque regard, chaque vécu.
Cette production est faites à la gouache, elle explore la tension permanente entre l’érotisme et la souffrance que ressente les femmes dans leurs quotidien, révélée par une composition contrastée et symbolique. Le corps de femme, sans visage, occupe le centre de la scène. Des positions ambiguës, au sol, ou peut-être en train de ramper, exprime une forme de vulnérabilité autant qu’une puissance contenue. Leur anonymat renforce l’universalité du vécu : elle pourraient être toute femme, ou la femme en tant qu’idée.
Les formes du corps sont rondes, douces, sensuelles, mais tranchent avec l’environnement structuré, presque rigide, fait de formes plus géométriques. Cette opposition incarne une des principales tensions de la production : celle de la chair contre la structure, peut être peut on y voir l’hostilité des femmes face au monde construit par l’homme. Mais aussi du désir contre la douleur, de la liberté contre l’assignation.
Les cheveux, traités comme une matière vivante, envahissent l’espace. Ils débordent, s’enroulent, se répandent. Ils sont comme un cri muet, une révolte silencieuse qui s’exprime par la profusion.
La palette est volontairement restreinte : une seule couleur déclinée en nuances, du plus clair au plus profond et se mêle au noir et blanc, créant un jeu de contrastes à la fois subtil et brutal. Les dégradés accentuent le sentiment de glissement entre les états : entre extase et agonie.
La gouache, par sa texture opaque et ses possibilités de superpositions, permet de créer ces zones de tension et de flou où les émotions se confondent. Elle participe pleinement à l’effet de déchirure qui traverse la production : une déchirure symbolique autant que formelle, entre douceur et brutalité, entre attirance et malaise
On pourrait presque avoir la sensation d’une fuite. Qu’elle tente d’échapper tant bien que mal à quelqu’un ou quelque chose avec difficulté : en rampant.
Cela laisse au spectateur le choix. Il peut voir la subtilité des deux émotions exprimées. Mais aussi seulement la beauté d’une sensualité féminine où la souffrance exacerbée des femmes, un sentiment d’inconfort…
Dans les deux cas cela ramène la femme à la condition qui lui ai imposé. Bouc émissaire de la société, bâillonnée, mais également objet de fantasmes.