Arts plastiques, la lumière
Afin répondre à la thématique de “la lumière”, j’ai décidé de représenter celle-ci de manière métaphorique, en tant que source de savoir et de puissance, à travers une représentation de Jésus-Christ, le fils de Dieu et Seigneur sacré dans la religion chrétienne. Dans cette œuvre, son visage est noirci, de sorte que l’on ne distingue qu’une bouche avec une rangée de dents blanches, des gencives visibles et trois yeux vides, entourés de cernes violacés, presque invisibles dans la pénombre de son visage sombre. Il porte une sainte tunique rouge, comme dans les diverses représentations à travers les siècles. Le Seigneur tient entre ses mains, percées par les clous de la crucifixion et dégoulinantes d’une substance noire, deux sources de lumière qui semblent émaner de ses paumes. Il est également entouré d’une douce lumière jaune qui semble provenir de lui, mais également d’un halo rougeâtre se dissipant dans l’ombre le rattrapant peu à peu.
Pour réaliser cette œuvre, j’ai opté pour de la peinture acrylique, n’ayant pas de peinture à l’huile à disposition. Mon but était de reproduire le style spécifique des œuvres religieuses de la Renaissance en utilisant les matériaux disponibles. J’ai choisi une grande toile, que j’avais également à disposition , afin de transmettre la grandeur et l’imposante posture de Jésus.
Comme mentionné plus tôt, j’ai abordé le thème de la lumière principalement de manière métaphorique à travers plusieurs éléments dans mon œuvre. J’ai d’abord choisi de représenter Jésus-Christ, symbole de pouvoir, de bienveillance et de savoir infini, qualités que l’on peut associer à une lumière, comme celle qui émane de lui et celle qui brille dans ses mains. Son visage sombre, sur lequel on ne distingue que trois yeux et une bouche, symbolise l’obscurantisme dont peuvent faire preuve certains croyants, mais aussi celui de l’Église qui a freiné de nombreuses avancées scientifiques (comme l’interdiction de disséquer les corps de personnes décédées, par crainte de perturber l’intégrité du corps humain) et sociales (par exemple, l’interdiction du mariage homosexuel, jugé "illégitime" car ne permettant pas de procréer). Le troisième œil sur son front représente la connaissance infini dont il fait preuve, tandis que sa bouche, dénudée de lèvres et ne laissant apparaître que ses dents, symbolise la violence et l’agressivité que certains religieux peuvent justifier au nom de leur(s) Dieu(x) (comme les actes terroristes, les croisades et autres attaques, dans différentes religions, mais particulièrement dans le christianisme). La tunique rouge, couleur associée à l’agressivité et à la violence, rappelle également celle qu’il portait lors de sa crucifixion, un acte de bonté suprême, lorsqu’il s’est sacrifié pour l’humanité, pour nous ses frères et ses sœurs. Toutefois, l’obscurité semblant l’entourer est presque contenue par un halo rouge, qui représente le Saint-Esprit, ce halo rouge symbolise la protection et le réconfort que la foi peut offrir face aux événements difficiles et aux épreuves auquel nous pouvons faire face. Ses yeux, fatigués, semblent presque mourants, suggérant le fardeau de régner sur des fidèles qui ne cessent de se quereller malgré ses ordres de “nous aimer les uns les autres”, rendant son règne inutile aux yeux de nos pauvres pécheurs. Les couleurs sont volontairement ternes afin de renforcer l’aspect morbide et imposant de la toile, tout en faisant ressortir la lumière qui émane de lui. L’arrière de la toile est peint dans un bleu vif pour accentuer l’obscurité de la peinture de l’autre côté de la toile (me servant également de signature auprès des autres).
Idéalement, mon œuvre serait exposée dans une salle sombre et vide, éclairée par une lumière venant du plafond, avec des bougies et des cierges posés au sol, comme dans de nombreuses églises, rendant hommage au sacré ou à des êtres chères. La toile serait disposée sur une surface, comme un autel d’église. Dans l’idéal, elle aurait une taille plus imposante, de 3mx2,5m, afin d’inspirer la crainte et révérence. Des cierges et des allumettes seraient également mis à disposition des visiteurs, afin qu’ils puissent ajouter leurs propres bougies, s’ils le souhaitent.
- Sarah MARMONIER GP1